L’équipe mia a décidé de mettre en lumière tout au long des mois de mai et juin des sujets lié à la transition climatique. Pour suivre notre engagement, nous vous proposons un nouvel article abordant le sujet de l’économie de proximité.
Au cours de notre analyse, nous chercherons à savoir pourquoi est-il essentiel d’engager des politiques en faveur de l’économie de proximité ?
Nous avons identifié un problème majeur : dans un système ouvert, l’enjeu n’est plus seulement d’agir en faveur du développement à partir des ressources disponibles sur son propre territoire, mais d’élaborer des stratégies « pour capter » les ressources situées à l’extérieur du territoire et jugées indispensables pour le développement.
L’économie de proximité apporte une réponse précise : l’économie de proximité opère d’abord un rapprochement entre les différentes ressources humaines, naturelles, industrielles, artisanales… d’un territoire : celles qui sont physiquement sur le territoire et celles qui sont à l’extérieur du territoire. Ce rapprochement doit être source de création de valeur, de moindre vulnérabilité face aux aléas de l’environnement et d’un plus grand dynamisme au regard des stratégies de développement durable.
De ce fait l’économie de proximité introduit la reconnaissance des besoins de ces territoires interconnectés, qui nécessite de meilleures synergies entre activités productives et résidentielles, entre fonctions urbaines et rurales, entre stocks (les atouts physiques et immatériels du territoire) et flux (circulation de biens, de personnes…).
Un deuxième problème majeur nous est alors parvenu : dans un système plus ouvert qui subit les transformations de l’environnement, la dynamique de développement des territoires ne repose plus seulement sur la capacité productive, ou le développement des activités destinées à satisfaire le besoin des populations résidentes, mais une plus grande complémentarités entre le moteur productif, le moteur résidentiel, le moteur public/social servant d’amortisseur. Désormais, cette complémentarité entre les moteurs doit intégrer les questions liées au développement durable.
L’économie de proximité tente de répondre à ce problème : l’approche proposée par l’économie de proximité prend en compte cette réflexion sur les moteurs du développement et leur complémentarité (notamment grâce aux travaux de Laurent Davezies et Bernard Pecqueur). Cette analyse sur les moteurs du développement montre qu’en Auvergne-Rhône-Alpes les dynamiques diffèrent selon les profils. Certains territoires créent plus de valeur avec le même niveau de ressources et offre une moindre vulnérabilité face à l’environnement (par exemple certains territoires captent 4 à 5000 euros de plus par habitant et par an que la moyenne régionale, mais ils ont deux fois moins d’emplois de proximité et ont besoin de plus de ressources financières pour créer un emploi).
Ces territoires plus vertueux s’appuient sur une très bonne complémentarité de leurs moteurs de développement. L’économie de proximité recherche l’équilibre entre production et captation-distribution de la richesse d’une part, la transformation de cette richesse en valeur ajoutée d’autre part. Du fait de la différence entre territoires, il n’existe pas « une seule recette », mais des ajustements à trouver entre le couple production / consommation et la spécificité de chaque territoire. C’est au travers de cette grille d’analyse que l’on pourra mettre en place de nouvelle politique publique, plus efficiente pour soutenir le développement de la dynamique des territoires.